Résumé du poster relatif à l'enseignement de l'histologie à l'Université de Liège :
Enseignement hybride de l’histologie en alternant des cours et des exercices en ligne (MOOC) et des séances de remédiation en présentiel.
L. PESSESSE (1), C. TONUS (2), M. PIROTTE (1), R. VANDENBOSCH (1), P. QUATRESOOZ (1), P. BONNET (1), B. OLAV DOZO (2), R. HOYOUX (3), G. VINCKE (3), V. DEFAWEUX (1)
1) Département des sciences précliniques et biomédicales, Faculté de médecine, Université de Liège, Avenue de l’Hôpital 1, 4000 Liège, Belgique
2) CARE Digital Tools, Université de Liège, Boulevard de Colonster, 2 (B9), 4000 Liège, Belgique
3) Division Open Source, Cytomine, Quai Banning 6, 4020 Liège Belgique
Introduction
Au cours des trois dernières décennies, l’essor des technologies éducatives a profondément transformé les méthodes d’enseignement en induisant de nouvelles méthodologies basées sur des ressources en ligne et des outils numériques. Les MOOC (Massive Open Online Courses) font partie des dernières révolutions dans ce domaine, et représentent une nouvelle modalité pédagogique ciblant un public dont la taille et la diversité sont sans précédent par rapport à d'autres contextes d'enseignement. L’enseignement de l’histologie n’échappe pas à la règle et a été de son côté révolutionné par l’essor des scanners à lames entières et des microscopes virtuels.
Objectif
Depuis plusieurs années, les méthodes utilisées pour enseigner l’histologie à la Faculté de médecine de l’Université de Liège (Belgique) ont été adaptées pour bénéficier des avantages de multiples modalités. Le modèle actuel a pour ambition d’exploiter le système de classe inversée, mêlant cours et activités en ligne et en autonomie (y compris la microscopie virtuelle) avec des séances en présentiel pour consolider les résultats d’apprentissage acquis en ligne.
Matériel et méthodes
La partie de cours interactive de ce modèle mixte est un cours en ligne ouvert à tous (MOOC) intitulé « Introduction à l’histologie : exploration des tissus humains » diffusé en français et hébergé sur la plateforme FUN (France Université Numérique). Le microscope virtuel utilisé dans ce MOOC est le logiciel open-source CYTOMINE.
Résultats
Au-delà de l’avantage certain offert par les activités en ligne pendant la crise du COVID-19, une grande enquête réalisée auprès des étudiants de l’Université de Liège a notamment montré que 85% des étudiants considèrent cette approche comme étant plus motivante que la méthode présentielle traditionnelle, exploitant des microscopes. L’engagement des étudiants dans leurs apprentissage a également été grandement amélioré.
Discussion
On peut regretter que ce type de dispositif ne permette plus d’acquérir la maîtrise d’un microscope, mais ce point a été jugé comme mineur vu que la pathologie digitale représente le futur, et que ce type de dispositif prépare donc mieux les médecins à leur futur environnement de travail, qui inclura plus que certainement de l’intelligence artificielle. Du point de vue pédagogique, l’apprentissage sur des lames virtuelles de qualité et identiques pour tous plutôt que sur des collections de lames et de microscopes à la qualité variable a permis d’uniformiser l’apprentissage et de faciliter les échanges. Les parties théoriques et pratiques étant numérisées, les étudiants, et surtout ceux en difficulté, ont pu les consulter autant de fois que nécessaire, ce qui augmente fortement leur autonomie dans leur processus d’apprentissage, et rend d‘autant plus fructueuses les séances de remédiation.
Conclusion
Le cours virtuel en ligne (MOOC) a été répété 11 fois et a rassemblé plus de 85 000 apprenants de 85 pays. La pandémie a favorisé un taux de participation en augmentation et une édition anglaise est maintenant en préparation, pour permettre aux étudiants du monde entier d’apprendre les bases de l’histologie grâce à un accès universel et gratuit à des ressources éducatives de haute qualité. Au-delà du gain en autonomie, autant pour les étudiants que les enseignants, ce type d’approche internationale avec un MOOC participe aussi au développement des pratiques des enseignants, et de la renommée de leur équipe. Le temps investit par l’institution dans ce changement de pratique, tant sur le plan technique que pédagogique, s’est donc révélé plus qu’utile. Sur cette base, plusieurs universités européennes ont également adopté cette manière hybride d’enseigner l’histologie et la pathologie, qu’elles soient humaines, animales ou végétales.
Mots-clés: COURS EN LIGNE OUVERT MASSIF, CLASSE INVERSEE, APPRENTISSAGE HYBRIDE, MICROSCOPIE VIRTUELLE, HISTOLOGIE, ENSEIGNEMENT, OUTILS NUMÉRIQUES, INNOVATION